Celui qui a entendu mes vers m'a dit : "Qu'y a-t-il là de nouveau ?"
Tout le monde sait qu'une fleur est une fleur et qu'un arbre est un arbre.
Mais moi j'ai répondu : "Tout le monde ? voire..."
Car tout le monde aime les fleurs parce qu'elles sont belles, et moi je suis différent.
Et tout le monde aime les arbres parce qu'ils sont verts et donnent de l'ombre, mais pas moi.
J'aime les fleurs parce qu'elles sont des fleurs, directement.
J'aime les arbres parce qu'ils sont des arbres, sans ma pensée.
Fin de l’œuvre D'Alberto Caeiro.
Fernando Pessoa. Le gardeur de troupeaux. Gallimard.
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