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Journal d’un Métaphysicien de passage.

Journal d’un Métaphysicien de passage.

Déambulations, soliloques, billevesées et autres histoires à dormir debout.


"Ad pedem litteræ."

Publié par konrad sur 18 Avril 2021, 11:39am

Catégories : #Ma prose en 2021

Photo perso.

Photo perso.

La cathédrale de Paris reconstruite à l’identique.

La décision a été prise par le représentant de commerce président il y a quelques jours. C’est qu’il faut aller vite, les jeux olympiques programmés en 2024 ne peuvent attendre les hordes de touristes qui vont débarquer et il ne s’agit pas de les déconcerter avec une cathédrale qui dénote des cartes postales dont les stock d'invendus pèsent sur les marchands.

Déjà l’idée de confier la reconstruction à un général laissait perplexe quant à la maturité du dirigeant. Un général d’armée, en effet est plutôt qualifié pour le bombardement systématique, le pilonnage méticuleux, le rasage de près et le défouraillage des récalcitrants. En un mot à la destruction. Et lorsqu’il s’exerce à la construction, le militaire le fait dans un souci d’utilité pratique dépourvu de sens esthétique.

Le temps pressant, le commercial président et le bidasse optent dans la concertation entre soi pour la facilité. On refait pareil à l’ancienne sans se prendre la tête et contenter le chaland. Pourquoi innover, pourquoi changer comme l’avait déjà fait à son époque Viollet le duc, une architecture que tout le monde connait. Nous ne sommes plus dans l’esprit des bâtisseurs qui ne reproduisaient pas à l’identique mais usaient des techniques à leur dispositions pour œuvrer à l’avènement du beau et du grand, nous sommes dans la marchandisation du produit culturel. Il y eut pourtant de nombreux projets qui émergèrent dès le brasier éteint. Entre les plus téméraires et les plus consensuels il y avait place pour un projet qui ouvre une perspective créatrice originale. Un pont entre le passé architectural et le présent novateur. Cette occasion n'a pas été saisie, ce manque d’imagination et d’audace caractérise notre moment, c’est le symptôme d’une époque timorée, gouvernée par des technocrates dont seuls les chiffres de la balance commerciale et du déficit budgétaire sont l’expression de la vérité.

Pauvre pays vieillissant qui n’a plus la force de sa jeunesse, pétris de nostalgie, incapable de renouvellement qui abdique aux sirènes du marché. Dommage.

 

Moi-même.

 

 

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