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Journal d’un Métaphysicien de passage.

Journal d’un Métaphysicien de passage.

Déambulations, soliloques, billevesées et autres histoires à dormir debout.


Le Grand Œuvre.(extrait)

Publié par konrad sur 25 Novembre 2011, 07:57am

Catégories : #Livres

MÉDITATION IV

 

DISSOLVTION

 

 Roger Bacon a dit : " Il faut que le corps devienne esprit et que l’esprit devienne corps ".

 

 C’est la solution de l’Œuvre.

 

 Pour la réaliser, ton propre corps, embrasé par le feu philosophique, corrodé par l’eau ardente des contritions, doit atteindre un tel degré de pureté qu’il s’immatérialise vraiment.

 

 Alors se transfigurant comme sur un Thabor, il deviendra inaltérable ; il ne sera plus un impédiment à la vie spirituelle, mais au contraire, à l’égal des corps glorieux, il participera de celle-ci et contribuera lui-même, - ô prodige ! – à l’Œuvre.

 

 Corporéifie ensuite ton esprit, c'est-à-dire projette un regard scrutateur sur cette impalpable substance de toi ; dont tu n’as peut-être jamais songé à connaitre la mystérieuse nature, quoique, constamment, elle accompagne ton corps.

 

 Etudie minutieusement tous ses rouages occultes afin de savoir la diriger, de pouvoir ménager sa puissance et la sustenter de la nourriture intellectuelle qui lui convient.

 

 Tu possèdes, mon Disciple, un trésor immense de forces cachées que tu ignores, forces considérables et invincibles, ployées en toi, et qui surpassent toutes les forces corporelles ; apprends à t’en servir, à les faire obéir à ta volonté, à t’en rendre absolument maitre.

 

 Et pour ceci tu dois d’abord retrancher de ton intellect tout ce qui est superflu et obsolète.

Emonde vigoureusement la frondaison de tes pensées vulgaires.

Taille hardiment dans cette futaie des lieux communs et des banalités qui peuvent t’occuper encore.

Elague tout ce qui ne représente pas de la vigueur et de la force ; c’est une végétation malsaine qui ne produit que des déperditions d’énergie spirituelle.

 

 La pensée est une substance de nature presque fluidique.

Une fois émise, elle existe.

 

 La pensée est immuable.

Elle provoque dans la sphère de l’existence pure un écho qui résonne dans l’éternité.

Garde-toi donc des cogitations infernales que tu peux créer et qui se fixeront à toi pour ta damnation.

 

 Sois pur, car c’est ta vertu elle-même que tu dois projeter sur l’athanor pour l’animer.

Evite les actes indifférents en eux-mêmes.

Que ton regard n’erre jamais sur les objets qui ne valent pas un instant de ton attention ; c’est une parcelle de ton être que tu perdrais sans jamais la pouvoir récupérer.

 

 Puis, libéré, alors du fardeau des inutilités, recueille précieusement ce que tu veux conserver des forces vives, et dirige-les sur l’Œuvre avec véhémence.

Observe avec attention les couleurs du Magistère, et fais converger, vers le but final, tes moindres actes.

 

 D’aucuns te diront que la puissance miraculaire s’acquiert et se transmet par un souffle, un mot murmuré kabbalistiquement à l’oreille, une lecture de quelques pages en un grimoire ou la confection d’une baguette.

 

 Apprends, au contraire, qu’un tel pouvoir ne te sera conféré que par une laborieuse et lente culture des forces psychiques subsistant en toi à l’état latent.

 

 Il faut t’abstraire dans la vie supérieure en exaltant puissamment ta volonté, opérer une véritable ségrégation de toi-même d’avec le monde physique et extérieur.

 

 Elève autour de toi comme un mur qui retienne ce qui émane de toi vers les choses sensibles ; enferme-toi ainsi dans la citadelle hermétique d’où tu sortiras un jour, invulnérable.

 

Sans doute, tu vois déjà poindre quelque peu la Lumière que je t’ai promise, et tu te réjouis.

 

 Patience ! Songe à ton impéritie ! Tu n’es qu’au IVe degré de la Voie de l’Absolu.

Il te reste plus de la moitié du chemin à parcourir, et tu peux encore trébucher sur la route, et choir.

 

De plus habiles que toi sont tombés, qui

touchaient presque au but. Un doigt sur

la bouche, comme Harpocrates, et

prie, mon Disciple, dans

le silence de ton

âme.

 

Grillot de Givry.

LE GRAND OEUVRE.

XII MÉDITATIONS SUR LA VOIE DE L'ABSOLU.

Ed Traditionnelles.

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