Tout ou presque a été dit sur notre époque, dont il faut bien reconnaître que c'est une période inédite de notre histoire ; l'humanité prend conscience d'elle-même. Elle a fait le tour du monde et se rend compte que nous sommes interdépendants, tous embarqués sur la même planète. La globalisation nous renvois l'image d'un monde à la fois familier et complexe. Familier dans les aspirations communes de chaque être humain à vivre dignement et complexe dans les bouleversements que cette même globalisation occasionne. La figure de l'autre, de l'étranger, n'est plus là-bas dans un lointain bien défini mais ici dans un « chez nous » aux contours de plus en plus flous.
Les changements sont si rapides et profonds que nos mentalités ont du mal à suivre. Il nous faudrait passer à un stade de civilisation dont nous ne savons rien si ce n'est qu'il devient nécessaire.
Ce qui fait défaut, à mon avis, surtout dans les pays riches c'est le manque cruel d'espérance.
Où que nos regards se portent tout semble bouché, sans avenir, plombé, atomisé par les crises qui sévissent et les remèdes qui en amplifient les conséquences.
Quels espoirs avons-nous lorsque l'économique nous abstractionne en chiffre, le politique qui raisonne avec une mentalité d'un autre temps, le spirituel qui se matérialise et le numérique qui robotise l'humain pour mieux l'éradiquer.
Où porter nos utopies ? Où placer nos espérances ? Qui soient de réelles alternatives à la marchandisation mondiale, c'est à dire d'une crédibilité suffisante pour faire contre-poids à ce rouleau compresseur.
Peut-être suis-je déjà trop vieux pour en apercevoir les timides bourgeonnements qui apparaissent çà et là en réseaux de partage et d'échanges ?
Le vieux monde se meurt et c'est tant mieux et le nouveau tarde à se montrer. Dans cet entre-deux où tous les possibles sont probables c'est le moment de garder espoir que ce à quoi nous œuvrons soit le meilleur de l'humain.
Moi-même.