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Barry Hilton. Peintre.
La nuit ponctuée de rêves fuligineux, mon réveil regimbe.
Un rapide coup d’œil à l'état du monde suffit à me convaincre de son inanité. Il souffle sur celui-ci un vent délétère qui attise sur les esprits de funestes pensées.
Je sors prendre l'air et un café. Le village vaque à l'ordinaire ; je promène mes pas le long de la rivière indolente dans laquelle je jette mes attentes obsolètes. Mon paletot allégé je salue des platanes qui n'ont aucun regard pour le passant, tandis que le mien plonge dans le ciel et s'y abandonne.
Puis le chemin s’interrompt brusquement, sans préavis, sur une friche bordée d'arbres graciles.
Que faire, poursuivre ou rebrousser chemin ?
Le corps figé dans l'incertitude, mes pensées s’abîment dans le silence.
Continuer dans le taillis c'est aller vers l'incertain et oser l'inconnu...
Revenir sur mes pas c'est épouser l'habitude car tout chemin est réitération du connu.
Le ciel reste sans réponse ; ma raison m'enjoint au repli, mon cœur intime à l'aventure.
Je fraie un passage, à peine quelques ronces enjambées des maisons s'amoncellent à l'orée.
Le monde bruisse jusque dans les campagnes.
Il ne fait plus silence nulle part.
Je rentre ; plus rien à faire.
Moi-même.
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