Moi, la fenêtre, le banc sur la place publique sont réels.
Quoi qu'il advienne de moi, la fenêtre et le banc seront toujours là.
Si je ferme les yeux et que je les rouvre deux secondes après, tout est toujours là inchangé.
Pourtant à l'instant où je regarde, cela n’apparaît que pour moi. Il n'y a que dans ma conscience que cette réalité se révèle. Si je n'existe pas, la fenêtre et le banc n'existent pas.
Ce qui me contredit n'est que mon imagination à croire, par convention et par habitude, que le monde et les choses ont une existence indépendante de ma conscience.
C'est mon imagination qui confère à la fenêtre et au banc le statut de réalité. Et bien qu'ils n'aient aucune réalité en dehors de moi je n'en suis pas le créateur. Je ne suis pas créateur de réel. Je ne peux que porter un jugement sur ce que je nomme réel, mais la réalité de la fenêtre et du banc n'en est pas moins existante en amont de ma pensée.
Cette intuition est mon aporie.
Moi-même.