Les jours d’intranquillité je contemple les nuages. Leur vue chasse les pensées maussades et y établit leur paisible nonchalance. Ils paissent dans le ciel d’été une blancheur immaculée qui contraste sur l’azur. Ils sont de formidables monuments graciles et suivent la brise comme un troupeau docile vers une destination inconnue. Parfois ils se chargent de sombres tourments qui les font paraître hostiles et tandis que le tonnerre gronde ils se vident comme des outres trop pleines. A d’autres occasions ils s’effilochent en longs filaments avant de disparaître promptement. Jamais les nuages ne sont ennuyeux et leur variété ne lasse pas le regard. Leur forme changeante exprime un langage mystérieux qui frappe l’imagination et l’on se prend à reconnaître quelque chose qui nous semble familier. Certains jours le ciel leur a donné congé et s’est drapé d’un linceul uniformément gris. Il est alors temps pour moi aussi de me reposer.
Moi-même.