J’ai une aversion pour le travail.
J’entends par travail toute activité productrice de biens ne visant qu’à l’entretien du corps d’où sont exclus le plaisir et la passion.
Dès le commencement celui-ci fut placé sous le signe de la malédiction : « Tu travailleras à la sueur de ton front et tu accoucheras dans la douleur ». Cela augurait mal du sort réservé à ceux qui s’adonneraient à cette tâche, ce que notre époque contemporaine ne dément point.
Pour se convaincre définitivement du sort funeste réservé aux travailleurs, il suffit de lire l’étymologie du mot travail : « (du latin tripalium, un instrument de torture) désigne l'effort, l'application nécessaire pour faire quelque chose. Nom donné à des machines plus ou moins compliquées, à l'aide desquelles on assujettit les grands animaux, soit pour les ferrer, quand ils sont méchants, soit pour pratiquer sur eux des opérations chirurgicales. Période de l'accouchement pendant laquelle se produisent les contractions utérines aboutissant à l'expulsion du fœtus. »
Pour quelqu’un comme moi qui considère, ainsi que le poète Rilke que : « La souffrance est une erreur, un sourd malentendu qui surgit dans le corps et qui enfonce son coin, son coin de pierre, dans l'unité du ciel et de la terre », le travail est une sottise à laquelle il convient de se soustraire autant que possible.