J'habite, de passage, une époque imprévisible où se joue, grandeur planétaire, un acte inédit de l'histoire humaine où nous savons tout sur tout, ou presque, sans véritablement résoudre nos paradoxes.
Les inégalités ne cessent de croître ainsi que la démographie.
On se bat pour un pot de Nutella ; des gens dorment dehors en plein hiver dans un des pays les plus riches du monde.
On applaudit un type qui envoie une voiture dans l'espace ; la pollution et le changement climatique sont un enjeu majeur pour la planète.
Vérité et fake-news se disputent nos suffrages.
Le travail se raréfie mais le plein-emploi reste l'objectif prioritaire.
L'économie du chiffre assure son hégémonie à mesure que l'humain perd son intérêt.
On balance le porc ; de même veaux, vaches, cochons, le végétarisme est à la mode !
La révolution de l'intelligence artificielle nous promet un changement de paradigme radical ; des jeunes rêvent de se faire exploser en épousant la mort.
La spiritualité contemporaine s’accouple avec le matérialisme ; sa progéniture est l'individualisme ostentatoire.
(...)
J'assiste à la tragédie ; malgré tout c'est une belle journée.
Moi-même.