Au large les mots tintent
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Ports d’où l’on se fuit
Un peu de votre boue précieuse
Sanctifie pourtant la nef candide
Qui va se perdre dans le miroir tendu par la sirène
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Quand tous les caps sont doublés
Et que les vagues ont lavé le firmament
Le mât reste à jamais pivot
Du périple spiralé
Et de la roue aux douze vases
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Phare nervure de la flamme apaisante
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Vers les épaves des énigmes
T’entraînera le courant qui passe par la baie des naufrageurs
Puis vers les Isles et les Orients
Car tu ne meurs qu’en t’épanouissant
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Récifs vaisseaux patients
Figés par la Rémore
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L’aile d’un corbeau
Efface l’écriture des étoiles
Sur la banquise les mirages deviennent substantiels
La mer agonisante enchâsse la pierre solaire
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Au sortir du détroit entre paille et braise
Crains les caresses de ces mains d’eau naïve
Qui poignardent avec le stylet du sel
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Havre trop sûr
Escale où l’on s’engrave
Les voiles sont nouées
Mais le destin veille à la barre
Élie-Charles Flamand.