Poinçonnons les lilas aux matins favorables.
L’aube flétrie d’une nuit sans sommeil
Efface sa peine aux heures labourables.
Sous la tartine de pain coule le miel.
Sous d’austères misères je fus plongé
Privé d’ordinateur, orphelin, aveugle et sourd
J’errais mendiant la grâce d’un clavier.
Va nu pieds aux tristes lueurs des faubourgs.
Le dieu octet lui-même, sensible à ma douleur
Daignât poser sur mon cas son auguste figure.
D’un geste prompt efface toute cette horreur
Et rend la mémoire à mon disque dur.
Je pus lire enfin toutes les proses sans honte
Surfer sur la toile, briser l’écume et la vague.
Voyager d’un trait sans rendre aucun compte
Enivré de destinations mon âme divague.
J’ai sruté les signes, tel un feu d’artifice
Constellant le ciel torve d’éclats splendides
Fulgurance d’un verbe aux accents propices,
Le printemps luit d’une clarté candide.
Me voilà de nouveau derrière l’écran
Revenu parmi les semblables
D’un voyage qui prit du temps
Aux sources innommables.
Caprices des dieux qui fixent les destins
Conviés ou congédiés aux banquets
La table est mise, dressés les bouquets
Joie de participer aux festins !
Élégie matutinale.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article