Hier sur le pas de ma porte mon regard s'est porté comme par enchantement sur ce petit oiseau (photo), prostré et silencieux.
Je me suis approché doucement, il ne semblait pas effrayé mais sans doute trop mal en point pour tenter de s'enfuir. Je l'ai prit dans ma main et déposé sur un muret sans rien deviner de quoi il souffrait, lui ai versé quelques graines et suis parti.
Quelque temps plus tard, il n'était plus là, disparu, envolé.
J'ai scruté les alentours pour m'assurer qu'il n'était pas à quelques mètres agonisant, mais rien, plus d'oiseau.
J'ai souhaité qu'il ait retrouvé sa vigueur et sa liberté.
Aujourd'hui je repense à ce petit volatil avec gratitude, allez savoir pourquoi.
Peut-être parce qu'au sein des préoccupations qui nous assaillent ; le pouvoir d'achat qui diminue, le taux de chômage qui augmente, le rafale qui ne se vend pas, les taxes qui pèsent, les prix qui flambent et les cadeaux de noël introuvables, il est une parenthèse, un silence dans le brouhaha qui ne dit rien.
C'est cela sa force, il ne dit rien. Il est là et sa simple présence minuscule, rappelle à la vie tel un koan.
Une vie qui palpite et qui interroge.
Que pèsent le CAC 40, le déficit commercial, le pacte de croissance et la diminution des taux d'abattements dans ma vie ?
Une chose certaine, ce petit volatil m'a apporté plus de joie que de savoir le retour de la compétitivité, et ça, ça n'a pas de prix !