Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Journal d’un Métaphysicien de passage.

Journal d’un Métaphysicien de passage.

Déambulations, soliloques, billevesées et autres histoires à dormir debout.


Obsolescence du travail.

Publié par konrad sur 21 Décembre 2013, 16:46pm

Catégories : #Ma prose en 2013

Le travail disparait !

Et c'est tant mieux, car après tout n'est-ce pas ce que nous avons toujours souhaité ? N'avons-nous pas sollicité la technique pour qu'elle nous affranchisse de sa pénibilité et de son ingratitude ?

Autrefois, il n'y a pas si longtemps, combien de paysans dans les champs pour des tâches harassantes alors qu'aujourd'hui un seul cultive des hectares sans peine ? Combien d'ouvriers asservis à des postes et des cadences infernales alors qu'aujourd'hui la machine les remplace par centaines ? Combien d'esclaves délivrés de travaux éreintants par ces robots utiles et efficaces ?

Mais ce progrès incontestable ne s'est pas traduit de façon aussi convaincante dans la réalité quotidienne. C'est que la richesse produite, en progression constante, ne s'est pas redistribuée sur ceux qui en étaient les bénéficiaires naturels, ceux-là mêmes qui étaient dépossédés de leur travail, mais est restée entre les mains des propriétaires de machines. A mesure que le travail se raréfie, la richesse accrue est accaparée par les mêmes.

Ce qui aurait du être vécu comme une libération s'est vite transformé en une tyrannie insoutenable puisque l'individu perd non seulement son activité mais aussi son revenu.

Peut-être est-il temps de reconsidérer notre rapport au travail en le dissociant du revenu. Pour cela il nous faut sortir d'une pensée judéo-chrétienne qui fait du travail notre seule source de réalisation.

Envisageons un instant, comme le propose le "revenu de base" , que chacun reçoive la part de richesse que produit, pour le bien de tous la technologie, et bien nous gagnerions en prospérité et en liberté. Chacun pourrait véritablement choisir le travail, l'activité ou l'occupation qui lui correspond le mieux plutôt que de se vendre pour un salaire de plus en plus miséreux. Chacun pourrait se consacrer selon ses envies et aptitudes à s'éduquer, se perfectionner, s'épanouir dans la culture, à œuvrer au sein d'associations, à méditer, se promener ou ne rien faire.

Plutôt que chercher à inventer des boulots toujours plus improbables et mal rémunérés pour contenir le pauvre dans la dépendance et la peur de son émancipation, nos édiles feraient mieux d'anticiper les changements à l’œuvre et cesser de regarder en arrière un monde obsolète. Car quoi qu'on dise le travail ne reviendra pas et la croissance tant convoitée non plus, et ce pour de multiples raisons.

Soyons convaincus, nous sommes riches ! Et pas seulement de pièces sonnantes et trébuchantes, mais aussi d'idées, d'imagination, de désirs et d'utopie.

Ne pleurons pas un monde qui meurt, inventons celui qui naît.

(Izidor Gasperlin. Photographe)

(Izidor Gasperlin. Photographe)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives