J'ai été surpris d'entendre à la télévision le témoignage de l'infirmière qui la première a porté secours à madame Pastor et à son chauffeur juste après les tirs du meurtrier.
Celle-ci révèle que les premiers mots de madame Pastor, qui à ce moment là est encore en vie, sont pour s'enquérir de l'état de santé de son chien qui est avec elle dans la voiture.
Rien à propos d'elle-même, de ses enfants, de son chauffeur, des circonstances, des tueurs ; seulement son chien !
Bien sur on rétorquera, à juste titre, qu'un drame aussi brutal vous plonge dans un tel état de choc que vous n'êtes plus vous-même.
On ajoutera également que la dame, veuve et milliardaire, adorait son chien en le couvant d'une affection déraisonnable, et qu'il n'est pas surprenant qu'elle ait une pensée pour cet être cher.
Probablement on pourra trouver d'autres raisons tout aussi valables et convaincantes pour expliquer pourquoi c'est à son chien qu'elle pense à ce moment précis.
Il n'empêche que je reste étonné par cette circonstance.
J’émets l'hypothèse qu'au moment où la mort vous frôle l'on entre dans une sorte de lucidité telle qu'elle échappe à notre logique et notre rationalité. Il se passe un tel flux d'information que l'urgence est à l'essentiel. Un essentiel qui dépasse l'affect pour puiser dans une zone où n'avons guère accès.
J'imagine que celles et ceux qui accompagnent les mourants et reçoivent leurs dernières paroles doivent parfois entendre des propos « incompréhensibles » voire « insensés ».
Le langage au bordure de cette frontière reste indéchiffrable.
Si les NDE sont une source de connaissance de ce que serait l'après-vie, elles n'épuisent pas le mystère. Elles ne sont pas la mort proprement dite, peut-être juste une étape, une parenthèse.
Les récentes découvertes sur le cerveau et les progrès dans le domaine des neurosciences ouvrent des perspectives passionnantes sur ce qui se passe dans notre tête, posent davantage de questions qu'elles n'apportent de réponses.
Ce qui nous laisse entrevoir l'immense territoire de la conscience qui reste pour l'essentiel à découvrir.