"- Je crois, dit-elle, que vous réfléchissez trop. Votre mental cherche à contrôler l'exercice, vous vous posez plein de questions, vous vous demandez si vous faites ça comme il faut, et surtout, surtout, vous interprétez. Il ne faut pas réfléchir mais juste percevoir ce qui est. Percevoir et noter, c'est tout. Je vous avais prévenu hier : l'interprétation est le pire ennemi de l'intuition. L'intuition vous délivre des informations sensorielles brutes. Il faut juste les capter, les recevoir et les noter sans chercher à les décoder, sans chercher à identifier les choses ni leur donner un sens. C'est après que vous les analyserez. Dans l'instant, il faut juste accueillir ce qui vient dans la neutralité la plus totale."
"- Le problème, murmura-t-elle comme si elle se parlait à elle-même, c'est votre mental. Votre mental suractif, votre incessant flot de pensées... A trop cogiter, on se noie dans ses pensées... Le mental, il nous permet de réfléchir, certes, mais il bloque l'accès à une autre forme d'intelligence, une forme depuis longtemps perdue, sauf par quelques artistes ou quelques rares chamans encore en vie de par le monde. Notre mental nous condamne à vivre dans un monde ultra-cartésien en passant à coté d'une autre réalité qui nous échappe complètement. Pour accéder à l'intuition, il faut déjà se mettre dans un état d'acceptation, acceptation que ça existe même si on ne peut en effet pas se forcer à y croire, et ensuite lâcher prise, lâcher prise sur le besoin de contrôler ce qui se passe. Se mettre en récepteur plutôt qu'en penseur. Tant qu'on est dans le mental, on se coupe de la perception extrasensorielle. la cogitation paralyse l'intuition..."
Extraits du livre de Laurent Gounelle. Intuitio. Le livre de poche éditions.