Marita Toftgard. Photographe.
Terrible constat un matin au réveil ; l’horreur d’un monde qui ne cesse de construire des murs.
Des murs de pierres, de béton, de fer, pour se protéger, pour exclure, pour mettre à distance, pour ne pas voir ni être vu.
Murs physiques qui astreignent nos désirs nomades à une sédentarisation laborieuse, qui délimitent et rétrécissent l’horizon de nos espérances.
Murs psychiques aussi érigés entre génération, entre riches et pauvres, entre cultivés et ignorants, entre ceux qui ont du travail et ceux qui n’ont rien, entre le nord et le sud…
Le monde se réduit à mesure qu’il se fragmente en niche toujours plus segmentée.
Il perd de son âme dans les espaces conquis qu’il croit gagner.
Cette oppression qui s’exerce affecte notre liberté.
Notre nature essentiellement libre, qui ne peut être entièrement soumise aux impératifs d’une production de biens, quels qu’ils soient, sans qu’elle s’en trouve révoltée.
Cette destination funeste ne peut être la notre, nous devons user de notre imagination créatrice, plus que jamais, pour dessiner les contours d’un monde rénové.
Faire appel à nos facultés créatrices, spirituelles, pour nous extraire de ces enfermements dans lesquels on veut nous faire exister.
Nous sommes plus que ce que l’on nous donne à voir et à penser.