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Journal d’un Métaphysicien de passage.

Journal d’un Métaphysicien de passage.

Déambulations, soliloques, billevesées et autres histoires à dormir debout.


Société du spectacle.

Publié par konrad sur 18 Octobre 2011, 13:28pm

Catégories : #Ma prose en 2011

Au moment où les feux de l’actualité étaient braqués sur la mort de Steve Jobs, quelques jours plus tard décédait un autre grand de l’informatique, Dennis MacAlistair Ritchie co-créateur d’Unix, dont aucun grand média n’a parlé.

Cela m’a remis en mémoire les grandes pompes télévisuelles à l’enterrement de Léon Zitrone tandis que rien sur la disparition de Gilles Deleuze survenue à quelques jours d’intervalle.

 

Qu’est-ce à dire ?

Que nous montre la société du spectacle, que veut-elle nous faire voir et croire ?

Que n’est digne de reconnaissance que ce qui est médiatique ?

Que la valeur d’un individu, d’une idée ou d’un principe se jauge à l’aune d’un audimat où seul prévaut la quantité ?

Où l’impression, le sentiment, le ressenti de spectateurs passifs sont les seuls critères d’évaluation ?

Que le plus étant le mieux il convient de se ranger à l’opinion générale, fut-elle médiocre ou futile ?

 

Comme à force de sondage on fini par adopter l’opinion du sondeur. . . ?

 

Singulière conception du monde qui façonne notre imaginaire au point de penser que pour exister il faut se faire voir.

L’essentiel consistant à montrer une image de soi non pas tel que l’on est mais tel que l’on voudrait paraitre.

Ainsi chacun participe au grand jeu où l’image virtuelle supplante l’identité réelle.

Le miroir aux alouettes fonctionne à plein régime et les sunlights du narcissisme attirent toujours plus de candidats.

 

L’internet est le nouveau temple de cette religion de la communication où chacun vient communier avec soi-même.

On vient s’auto-célébrer en affichant un MOI sans épaisseur car jamais confronté qu’à lui-même.

Tournant en rond autour de son propre reflet il s'hypnotise de cette "réalité" que conforte un écran sans démenti.

Vidé de la substance de l’échange avec le vivant on s’appauvrit, on se dénature en devenant la proie de ses représentations.

Il suffit de voir la teneur des échanges sur les réseaux sociaux pour s’apercevoir de la banalité des propos, de la pauvreté des discours et du vide des idées.

 

Fort heureusement la vie irrigue son flux selon d’autres réseaux, moins visibles, moins tonitruants et moins médiatiques mais tout aussi, sinon plus, influents et déterminants.

Elle circule selon des modalités infiniment plus complexes que le binaire des machines et extraordinairement plus librement que sur la toile dont le symbolisme évident est un rappel à la prudence.

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