En ces temps difficiles et songeant à une hypothétique reconversion professionnelle, je me prends à penser qu’il y a un poste de ministre tout à fait à ma portée.
Compte tenu des rumeurs de remaniement gouvernemental, je postule au ministère de l’économie !
J’ai les compétences requises : je lis couramment le marc de café, j’ai suivis les cours par correspondance de madame soleil et j’ai un diplôme en pifométrie appliquée.
Avec ça je peux annoncer des taux de croissance aléatoires, contredits et réévalués chaque trimestre, affirmer que la relance est pour demain alors que l’économie est moribonde, et que le chômage va baisser tandis qu’on licencie à tour de bras et que tous les voyants sont rouges.
Le tout dit avec un air compassé et un ton d’autant plus convaincant que l’on a remisé ses scrupules, son éthique et sa conscience en lieu et place d’un peu de pouvoir.
Certes le métier politique n’est plus ce qu’il était. Il n’a plus l’aura du grand homme au service de l’état et de l’intérêt général.
Comme beaucoup de métiers il est ravalé au rang subalterne d’exécutant.
On ne demande plus à l’homme politique d’être un visionnaire, d’avoir un projet ou des idées novatrices et de les promouvoir en associant l’ensemble de la population.
Il se contente de gérer en bon père de famille les affaires de l’état, en ménagère économe, en comptable, en un mot en épicier.
Si l’on conserve un peu de dignité, de sens du service et d’idéal, ce n’est pas une voie d’accomplissement.
Mieux vaut chercher ailleurs.
En ce qui me concerne je n’ai pas encore d’idée de reconversion, peut-être biner mon jardin et cultiver mes légumes ?
En ces temps incertains c’est probablement encore le plus sage.