J’entends à la radio qu’une fronde se manifeste parmi quelques députés de la majorité.
Diantre ! L’heure est grave pour que les représentants du peuple se mobilisent ainsi, il doit s’agir d’un problème de taille.
L’emploi, la précarité, les salaires, la misère, l’éducation, l’écologie, le logement, la guerre, la dignité ?
Que nenni ! Les contestataires se soulèvent contre le projet du gouvernement de supprimer les panneaux indiquant la position des radars !
Sortir des rangs et de ses gonds pour défendre pareille cause dénote la grandeur et l'audace de nos édiles.
On a les insurrections qu’on mérite.
Mais les élections approchant on peut se poser la question de la sincérité de l’offuscation.
C’est que l’automobiliste consommateur est un électeur en puissance qu’il convient de ménager sous peine de voir son siège aller à d’autres.
En assistant à ce théâtre on se demande jusqu’à quand va se jouer cette pièce consternante ?
Ne viendra-t-il pas un moment où le spectateur, réveillé de sa torpeur par quelque sursaut de conscience, se lèvera et sortira séance tenante, brandissant son dégout devant tant de médiocrité et ira se convaincre à l'air frais du grand dehors que sa liberté ne tient qu’à lui.