Incroyable le nombre d’individus qui adoptent la spiritualité comme refuge !
Une fois atteint, celui-ci devient leur citadelle inexpugnable de laquelle ils toisent d’un savoir confus le commun qui s’approche.
Ils se contentent bien souvent d’émotion, voire d’excitation, en lieu et place d’une réelle inspiration de l’esprit.
Cette façon de prendre l’insignifiant pour forme de révélation cache mal un manque de profondeur, d’exigence et une insuffisance de vivre.
Le regard de l’intelligence se borne aux prémisses et s’accommode d’un prêt à penser souvent insipide.
C’est que la spiritualité, subissant une lente dégradation ainsi qu’une forme d’inversion, est devenue le siège et l’enjeu du pouvoir.
La quête de SOI n’est plus un moyen, une ascèse propice à la maturation complète de l’être, mais un but que l’on atteint à la façon dont on zappe d’une chaine à l’autre.
Ainsi d’un plat mouvement de la psyché on en tire des considérations vides de sens qui ne font que s’abuser sur les réels efforts à entreprendre.
A force de tirer l’esprit vers le bas on fini par le concrétiser dans des formes qui n’ont plus rien de vivantes.
Le souffle manque et l’envol de l’âme peine à rejoindre les hauteurs de l’inspiration.
Alors le verbe se transforme en parole, l’amour en sentimentalité et la vie en actions frénétiques.